Entreprise du futur : enjeux économiques, sociaux et humains

Un nouveau blog

SEANCE 1. QU’EST-CE QUE L’ENTREPRISE DU FUTUR ? PASSE, PRESENT ET AVENIR DE LA NUMERISATION DES ORGANISATIONS

Date : le 14 février 2018

Horaires : de 16h30 à 18h30

Lieu : Institut Mines-Télécom, 37-39 rue Dareau, 75014 Paris

Salle : DA006

Inscription

 

Présentation

Cette première séance visera à mieux comprendre ce que désigne le concept d’« entreprise du futur » du point de vue des acteurs politiques et économiques qui sont engagés dans sa promotion, mais aussi de celui des chercheurs qui s’intéressent à cette notion. L’objectif sera double : d’une part, il s’agira de mieux identifier et comprendre les formes concrètes de la numérisation des entreprises, la dynamique d’innovation qui a permis l’institution de cette numérisation ainsi que les enjeux actuels et à venir qui y sont associés sur les plans sociotechniques, politico-économiques et cognitifs.

 

Intervenant 1 : Daniel Kaplan

Présentation de l’intervenant

Daniel Kaplan a créé, en 2000, l’association Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération (FING). Il a également contribué à la création de l’Icann. Il a siégé de 2013 à 2017 au sein du Conseil National du Numérique. Il intervient comme enseignant à Sciences Po et au Centre Michel Serres. Il a écrit plus de 25 ouvrages et rapports sur différents thèmes liés au numérique, à l’innovation et aux futurs. Il travaille aujourd’hui à « imaginiser » le futur, autrement dit à répandre la capacité de l’imaginer.

Résumé de l’intervention

Sommes-nous encore au début de la transformation numérique des entreprises, comme le laissent penser les discours sur l’intelligence artificielle, les plateformes, l’agilité et la « startupisation », l’économie collaborative, l’« industrie 4.0 »… ? Ou bien, au début de la période de désenchantement, qu’expriment l’inquiétude sur l’emploi face aux robots, la financiarisation, l’uberisation et la précarité, l’intrusion dans la vie privée, l’opacité des algorithmes (parfois pour leurs concepteurs eux-mêmes), ou encore l’irresponsabilité fiscale, sociale et écologique de nombreuses grandes entreprises ? Les deux, sans doute. Nous suggèrerons que, depuis des décennies, le numérique est à la fois l’outil et la source d’une transformation majeure : à savoir, la séparation fonctionnelle (et souvent organisationnelle) des composantes qui formaient ensemble ce qu’on désignait par entreprise – un dispositif de production et de commercialisation, un lieu et une communauté de travail, un espace de projets et d’innovation, etc. Il nous faudra probablement repenser en profondeur l’idée d’entreprise, voire forger de nouveaux mots.

Support

 

Intervenant 2 : Jean-Gabriel Ganascia

Présentation de l’intervenant

Jean-Gabriel Ganascia est professeur à l’Université Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université), membre de l’institut universitaire de France, président du COMETS (comité d’éthique du CNRS) et directeur adjoint du Labex OBVIL. Il est également directeur de l’équipe Agents Cognitifs et Apprentissage Symbolique Automatique (ACASA) du laboratoire d’informatique de Paris 6 (LIP6). Ses domaines d’expertise sont l’intelligence artificielle, l’apprentissage symbolique, la philosophie computationnelle, l’éthique des technologies de l’information et le versant littéraire des humanités numériques. Il a écrit une quinzaine de livres et plus de 400 articles qui sont parus dans des ouvrages, des revues, ou encore, des actes de colloques scientifiques.

Résumé de l’intervention

Le « 4.0 » de l’industrie 4.0 — qui correspond peu ou proue à l’entreprise du futur — affiche à la fois une filiation avec le numérique, puisque ce mode de numérotation correspond à celui qui est en usage pour distinguer les différentes versions de logiciels, et une référence à une quatrième révolution industrielle qui s’inscrit à la suite des trois premières. C’est dire l’importance du numérique, du traitement des données et donc de l’intelligence artificielle dans les transformations majeures que vivront les entreprises. Cela tient à la présence d’objets connectés et de capteurs de toutes sortes, cela tient aussi à la présence des utilisateurs et des clients dans le cycle de production, puisqu’ils contribuent à la conception en mentionnant leurs modes d’appropriation, en indiquant leurs retours d’usage, et en précisant les options qu’ils souhaitent, car la fabrication se faire de plus en plus à la demande. Il en résulte d’immenses masses de données hétérogènes que les techniques d’intelligence artificielle traitent pour aider à prendre des décisions au cours du cycle de production et à automatiser des tâches qui requéraient jusqu’ici la présence humaine. Après avoir rappelé le contexte, ma présentation fera un point sur les facultés cognitives que l’intelligence artificielle simule et sur la part que cela prend dans l’entreprise du futur. Je terminerai enfin par une réflexion sur les modes d’organisation propre à l’entreprise du futur en opposant le dispositif du « catopticon » à celui plus ancien du « panopticon » emblématique d’une organisation hiérarchique du travail dans l’atelier et l’usine traditionnels.

Support

Discutant : Saïd Assar

Présentation du discutant

Saïd Assar est Maître de Conférences HDR au département Systèmes d’Information à IMT Business School.  Ses thèmes de recherche s’articulent autour des problèmes posés par l’utilisation de l’informatique dans les organisations: conception, usages et évaluation des systèmes numériques. Il a co-édité trois ouvrages et il est l’auteur ou co-auteur de plus de 70 publications de recherche. Il fait régulièrement parti des comités de programme de plusieurs conférences et manifestations scientifiques nationales et internationales (ECIS, RCIS, INFORSID, AIM, …).

 

Commentaires Clos.