Date : le 28 mars 2018
Horaires : de 16h00 à 18h00
Lieu : Institut Mines-Télécom, 37-39 rue Dareau, 75014 Paris
Salle : DA006
Présentation
Cette deuxième séance visera à mieux comprendre comment les innovations numériques qui sont actuellement implémentées au sein des organisations participent à redéfinir les formes des relations qui existent entre les acteurs de l’offre et ceux de la demande. L’objectif de cette séance sera de mieux saisir comment la numérisation des entreprises vient ou non modifier les modalités des interactions que ces organisations entretiennent avec les marchés et les formes de contrôle qui existent entre elles et leurs clients.
Intervenant 1 : Franck Cochoy
Présentation de l’intervenant
Franck Cochoy est professeur à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Il est membre du Laboratoire Interdisciplinaire, Solidarités, Sociétés et Territoires (LISST). Il travaille, notamment, sur le thème de l’animation sociale des marchés, celui de l’archéologie de la consommation contemporaine et sur la manière dont les dispositions sociales peuvent s’articuler avec les dispositifs marchands. Il a écrit de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur ces différentes thématiques.
Résumé de l’intervention
La présentation s’intéresse à l’évolution du marketing à l’épreuve du numérique (exploitation secondaire des traces numériques, émergence d’une analyse en temps réel du marché, substitution du génie logiciel aux marketers de jadis). Cette évolution permettrait-elle à une nouvelle « main de silicium » de prendre l’avantage sur la main de chair du marketing dans l’ambition multiséculaire de maîtrise des marchés ?
Intervenant 2 : Christophe Benavent
Présentation de l’intervenant
Christophe Benavent est professeur à l’Université Paris Nanterre. Il est membre du Centre d’études et de recherches sur les organisations et la stratégie (CEROS). Il a été rédacteur en chef de Décision Marketing et responsable de la rubrique Digital. Il est membre du cercle de l’Obsoco et de la commission des comptes nationaux du commerce. Ses travaux portent sur l’impacte des technologies de l’information sur les stratégies, le marketing des entreprises et sur la consommation digitale. Il a écrit de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur ces mêmes domaines d’expertise.
Résumé de l’intervention
Si désormais il est acquis, même si les perspectives sont souvent différentes, que les consommateurs participent à la production il reste intéressant de mieux comprendre le système productif de la consommation et ses conséquences. Le système productif de la consommation se matérialise aujourd’hui par un appareillement des consommateurs prenant la forme concrète de moteur de recommandation, d’applications on-demand, d’objets connectés, pour n’en citer que quelques-uns. Il est largement coordonné par des modèles de plateformes numériques qui exercent au travers de la gouvernementabilité algorithmique deux finalités. La première est de réduire les coûts de recherche et de transaction et par conséquent d’accroître la productivité du consommateur au prix d’une surveillance accrue. La seconde est d’orienter les activités de consommation de manière à renforcer la valeur d’une population pour les autres, par des dispositifs incitatifs et parfois coercitifs. Mais autant par l’imprécision des machines que par l’évolution des population et que par la réflexivité des sujets, la machine de la consommation ne tourne pas forcément rond.
Discutant : Alexandre Mallard
Présentation du discutant
Alexandre Mallard est directeur de recherche à Mines ParisTech, et directeur du Centre de Sociologie de l’Innovation. Il a mené des travaux sur les usages des Technologies d’Information et de Communication dans les entreprises, dans l’univers de la vente et de la consommation. Ses intérêts de recherche actuels concernent l’inscription sociale et politique de l’innovation, à la croisée des perspectives de sociologie économique et de sociologie de l’action publique.